Accident vasculaire cérébral (AVC) néonatal per opératoire
- Yannick Aujard
- 17 janv.
- 3 min de lecture
Il s'agit ici d'un accident vasculaire cérébral diagnostiqué à 7 mois de vie secondaire à la prise en charge chirurgicale d'une sténose pulmonaire secondaire à un cathétérisme vasculaire.

Les faits
La naissance de E. a eu lieu à terme, après une grossesse à bas risque d’évolution normale, par voie basse, après aide instrumentale à la naissance par forceps, pour non-progression de la présentation, bloquée à la partie moyenne de l’excavation pelvienne. L’adaptation à la naissance est bonne comme en témoigne un score d’Apgar normal. Le poids de naissance est en rapport avec le terme. A J 1 de vie, une échographie cardiaque, faite en raison de la détection d’un souffle systolique, révèle l’existence d’une sténose pulmonaire serrée justifiant une prise en charge chirurgicale. Cette intervention a été compliquée d’une fibrillation auriculaire per opératoire. En post opératoire, l’examen neurologique et l’échographie transfontanellaire sont normaux. A l’âge de 7 mois, un diagnostic d’hémiparésie droite est posé. Une IRM, faite à 11 mois, révèle l’existence de lésions parenchymateuses cérébrales évocatrices d’un accident vasculaire cérébral (AVC) artériel sylvien gauche total. Le suivi de E. , dans le centre de référence pour ce type de pathologie neurologique, confirme le diagnostic d’AVC. Les séquelles sont, outre un déficit moteur, une épilepsie lésionnelle sévère. Une plainte a été déposé devant le Tribunal Administratif qui a diligenté une expertise confiée à un Collège d’experts.

Avis de l'expert et du médecin conseil
Médecin conseil et experts étaient du même avis. Il s’agit d’un AVC secondaire soit à un embol artériel, soit à une hypoxoischémie cérébrale contemporaine du trouble du rythme per opératoire. Ce type d’accident complique 0,3 à 1% des cathétérismes vasculaires. L’intervention était indispensable et sa réalisation a respecté toutes les recommandations. Le diagnostic tardif de l’AVC est lié au fait qu’il peut être pauci symptomatiques à sa phase initiale. Un tel diagnostic, évoqué devant des anomalies neurologiques séquellaires, repose sur l’imagerie cérébrale. Il s’agit d’un accident médical non fautif.

Avis du Tribunal Administratif
Le TA ne s'est pas prononcé puisqu'il n'a pas été saisi au fond dans les suites du dépôt du rapport. La partie adverse a probablement renoncé à poursuivre la procédure au regard des conclusions expertales.

Commentaire médical
Les AVC du nouveau-né sont habituellement diagnostiqués dans les premiers jours de vie. En dehors d’un trouble génétique de l’hémostase et/ou d’une anoxoischémie per natale, leur cause est souvent indéterminée.
Dans la très grande majorité des cas, cette pathologie neurologique ne résulte pas d’une carence dans la prise en charge per et post natale. La survenue d’une telle complication neurologique au cours ou au décours d’une intervention cardiochirurgicale, peut parfois, en revanche, résulter d’une prise en charge non conforme. Les séquelles neurologiques sont fréquentes et peuvent être sévères.
L’information préopératoire des parents sur ces risques doit être exhaustive et tracée dans le dossier médical. De tels accidents survenant au cours ou au décours d’un acte de soin ne résultent donc pas nécessairement d’une prise en charge non conforme. Leur indemnisation pourrait, dans ces cas, relever de la solidarité nationale.

Commentaire médical
Les AVC du nouveau-né sont habituellement diagnostiqués dans les premiers jours de vie. En dehors d’un trouble génétique de l’hémostase et/ou d’une anoxoischémie per natale, leur cause est souvent indéterminée.
Dans la très grande majorité des cas, cette pathologie neurologique ne résulte pas d’une carence dans la prise en charge per et post natale. La survenue d’une telle complication neurologique au cours ou au décours d’une intervention cardiochirurgicale, peut parfois, en revanche, résulter d’une prise en charge non conforme. Les séquelles neurologiques sont fréquentes et peuvent être sévères.
L’information préopératoire des parents sur ces risques doit être exhaustive et tracée dans le dossier médical. De tels accidents survenant au cours ou au décours d’un acte de soin ne résultent donc pas nécessairement d’une prise en charge non conforme. Leur indemnisation pourrait, dans ces cas, relever de la solidarité nationale.
Bibliographie :
- Jayaram N et al. Relationship Between Hospital Procedure Volume and Complications Following Congenital Cardiac Catheterization: A Report from The IMPACT® Registry. Am Heart J. 2017; 183: 118–28.
- Weisman BM et al. Neurologic sequalae of cardiac catheterization. Catheter Cardiovasc Diagn 1985;11: 577-83.
- Rudigoz RC. Problèmes médico-légaux posés par les accidents vasculaires cérébraux périnatals. Bull Acad. Natle Méd 2021 ; 205 : 504‑8.
- Analyse et prévention des risques médicolégaux en obstétrique, pédiatrie et néonatalogie. Ed. DOIN, 2024 pp 235-7
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